Qu’est ce que l’hyperactivité vésicale ?

L’hyperactivité vésicale se caractérise par l’envie soudaine et incontrôlable d’uriner. Cette envie peut survenir à tout moment du jour ou de la nuit. 
Elle se manifeste lorsque le détrusor (le muscle de la vessie) se contracte, alors que la vessie n’est pas encore pleine. Un signal est alors envoyé au cerveau qui se traduit par une envie pressante d’uriner.
 
Il est important de dissocier l’incontinence urinaire de l’hyperactivité vésicale. L’incontinence urinaire se définit par une fuite accidentelle, involontaire ou indésirable d’urine. Ces fuites urinaires peuvent constituer un symptôme de l’hyperactivité vésicale. Pour en savoir plus, consultez notre page dédiée à l’incontinence urinaire.
 
L’hyperactivité vésicale atteint des personnes de tous les âges, mais on observe que sa fréquence a tendance à augmenter avec le vieillissement. Elle peut se révéler frustrante et embarrassante pour les personnes qui en souffrent. Les symptômes de ce trouble peuvent nuire aux activités quotidiennes et à la qualité de vie, c’est pourquoi il est important d’en parler à un professionnel de santé qui puisse vous accompagner et vous prendre en charge. 
 
Symptômes
 
L’hyperactivité vésicale se traduit par quatre caractéristiques principales :
- l’urgence mictionnelle, il s’agit d’un besoin pressant d’uriner, difficile à retarder ;
- l’incontinence impérieuse, c’est l’écoulement involontaire de l’urine accompagné ou précédé d’une urgence mictionnelle ;
- la fréquence, avec un besoin d’uriner au moins huit fois pendant la journée ;
- la nocturie, ou le fait de se réveiller plus d’une fois la nuit pour uriner.

D'autres facteurs peuvent aussi rentrer en compte comme le traumatisme médullaire, la maladie neurologique (SEP, Parkinson), l'accident vasculaire cérébral, le blocage de l'urètre, et la chirurgie de la prostate. 

 
Dans tous les cas, vous pourriez aussi éprouver des difficultés au niveau de votre qualité de vie comme une réduction des activités sociales, du stress, de la frustration, des troubles du sommeil causé par l'envie d'uriner la nuit, des éruptions cutanées et infections urinaires, un risque de chute et de fracture causé par des déplacements précipités, et des difficultés professionnelles.
 
N'hésitez pas à discuter de ces symptômes avec un professionnel de la santé lors de votre prochaine consultation pour obtenir un diagnostic et un traitement adéquats.
 
Il est important de souligner que l'impact psychologique de ce trouble peut être jusque traumatisant dans certains cas. Il est nécessaire pour ces personnes touchées par ce trouble de recevoir une prise en charge adaptée avec un suivi sans faille.
 
Diagnostics
 
La tenue d'un journal mictionnel qui indique les fréquences de mictions, le degré d'urgence, et les accidents urinaires peut aider à poser ce diagnostic.
A cela s'ajoute un examen urodynamique permettant d'évaluer la cause des symptômes et d'orienter le choix du traitement. Les résultats aident à déterminer le fonctionnement du muscle vésical.
 
Traitement
 
De nombreux professionnels de santé contribuent à la prise en charge de l'hyperactivité vésicale comme :
- le médecin généraliste,
- l'urologue,
- l'urogynécologue,
- le gynécologue,
- et les infirmières-conseil en incontinence.
 
Des traitements pourront contribuer à soulager les symptômes. La modification des habitudes de vie, les exercices et certains médicaments d'ordonnance constituent les moyens de maîtriser l'hyperactivité vésicale.
 
La modification des habitudes de vie se traduit par : 
- la gestion de l'apport en liquides contribuant aux symptômes (café, thé, boissons gazeuses) et des recommandations comme :
   - boire quotidiennement un minimum de 5 ou 6 tasses d'eau, jus de pomme/canneberge/raisin,
   - réduire l'apport en liquides après 18h,
   - éviter d'absorber un volume considérable de liquides seul.
- la réduction de tabagisme ou abandon du tabac ;
- et la perte de poids.
 
Aussi, la réadaptation des muscles pelviens a pour objectif de renforcer le groupe musculaire pour maitriser l'incontinence urinaire et éliminer l'urgence mictionnelle. Il s'agit de réaliser des exercices musculaires en contractant ces muscles pelviens.
A ce moyen s'ajoute la rétroaction biologique ou électrostimulation pratiquée par un professionnel de santé dans un l'hôpital ou une clinique. Il consiste à placer des électrodes dans le vagin chez la femme, dans l'anus chez l'homme, et sur la peau de la région périnéale (entre l'anus et les organes génitaux) et d'effectuer des exercices musculaires.
 
La rééducation de la vessie implique le respect d'un horaire prédéterminé des visites aux toilettes permettant d'exercer la vessie à prolonger les intervalles entre les mictions.
 
Ces thérapies ne s'appliquent que dans le cadre d'une prise en charge par un professionnel de la santé spécialisé. Pour augmenter leurs chances de succès, ces dernières peuvent s'accompagner d'un traitement médicamenteux.
 
Dans certains cas, les modifications comportementales et le traitement médicamenteux ne suffisent pas à soulager ces symptômes. Les professionnels de santé proposent alors d'autres techniques comme la chirurgie, la neuromodulation, le plafonnement de la vessie, l'usage du penilex, ou d'une sonde pour le sondage urinaire.

Si vous rencontrez ces symptômes ou avez des questions concernant ce trouble, parlez-en à votre médecin.

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