Petit retour en arrière sur un été pas comme les autres.

Comme chaque année, nous partons recharger nos batteries en Grèce.

Comme chaque année, il y a la révision du camion et la préparation du passager invisible qui consiste à prévoir tout ce qui est possible de prévoir pour ma santé. Je l’avais évalué à approximativement 6 kg l’année dernière entre les médicaments, les poches et autres accessoires. Je vous invite par ailleurs à consulter mon précédent article sur les vacances d’été 2019 et le passager invisible pour en savoir plus sur la préparation d’un tel périple. (https://www.fsk.fr/stomies-2/sto-1000-et-1-histoires/911-ma-fraise-en-vacances-et-le-passager-invisible.html)

Mais cette année...

Arrivés en Grèce, le camion tombe en panne... le turbo serait cassé mais l’assurance ne veut pas qu’il soit réparé sur place.

Lors d’une excursion, je me fracture la cheville. Une chute de trottoir en triple axels. Nous avons pu découvrir le système médical et les urgences grecques.

Tout d’abord, la consultation chez le médecin local... pas de rendez-vous, on s’installe sur un banc à l’ombre, tranquille. Les passants vous font la causette et vous souhaitent bon rétablissement et on attend l’arrivée du médecin car il n’a pas d’horaire fixe. Après une heure, il arrive et ouvre son cabinet. C’est-à-dire qu’il est livré en café et en bouteilles d’eau glacées par le « Café Néon » d’à côté... il a raison, il faut se mettre dans de bonnes conditions. Médecin charmant qui m’explique qu’il faut me rendre à l’hôpital. Il rédige donc un courrier leur demandant de me prendre en charge sans donner d’indication (par exemple faire une radio - ça ne se fait pas de dire à l’hôpital ce qu’ils doivent faire). Je lui demande combien je lui dois, sors mon argent liquide mais me fait comprendre que ça ne se fait pas et que je l’offenserais si j’insistais... Hippocrate... Je pars donc avec mon papier vers les urgences les plus proches, soit 50 minutes de route. Un vigile accueille les malades et demande le motif de notre visite. C’est lui qui, dehors, régule les urgences... il m’amène un fauteuil roulant. Hippocrate est encore là, peint sur une grande fresque qui vous accueille en grec ancien : « L’homme doit harmoniser l’esprit et le corps ».

Direction l’enregistrement avec la Carte Européenne de Santé que je conseille vivement de posséder, j’y reviendrai plus tard. La salle des urgences est composée de 6 box qui se ferment à l’aide de rideaux. Je suis installée sur un brancard et assez vite un interne (en vert) vient m’ausculter. Je comprends entre son mauvais anglais et mon grec débutant que je vais passer une radio. Le brancardier (en blanc) vient me chercher. La table de radio est en panne. Il faut donc se glisser à gauche, en arrière puis à droite pour placer mon pied sous la Croix rouge : stooooop c’est parfait ! Le radiologue (en bleu) me demande si je suis enceinte... je lui explique qu’à 51 ans j’avais arrêté la reproduction. Galamment il me dit qu’il me donnait 40 ans... merci le masque de camoufler les dégâts de l’âge ! L’interne (en vert) revient avec mes radios et m’explique que compte tenu de l’œdème il ne peut pas me mettre un plâtre ; il me prescrit une botte que je peux retirer pour me doucher et nager (ouuuuuf) : j’avais peur d’avoir une jambe blanche au retour... Pour compléter le tableau, il me donne 2 béquilles dites « à l’américaine » mais qui moi me faisait penser aux poilus de la première guerre mondiale. En fait, vous ne voyez jamais le médecin : il a un bureau, les internes y viennent prendre son avis ou signer des papiers mais il ne vous visite pas.

En sortant de l’hôpital, nous remarquons un préfabriqué. En fait, c’est là que sont délivrés, à l’unité, aux personnes ayant peu ou pas de ressources les médicaments. Vous ne repartez qu’avec votre dose exacte de traitement : pas de gaspillage.

En résumé, les vacances se sont faites sans voiture et sur une jambe.

• Rapatrier par l’assurance en avion, il a véritablement fallu organiser un plan de guerre : ce qui sera transporté dans notre camion et donc récupéré 6 à 8 semaines plus tard (donc pas de linge sale !!).
• Préparer 3 chihuahuas à prendre l’avion...
• Et faire des valises pour 7 personnes !!

Défi accepté !

Nous sommes arrivés à la maison sans encombre. Mon médecin généraliste contrôle l’état de mon pied après 3 semaines de botte, verdict : bon travail des grecs (normal Hippocrate est des leurs !!) et m’allège les déplacements grâce à une petite attelle et 15 jours de rééducation. Fin des vacances.

En résumé, si vous utilisez votre carte européenne de santé vous devez :

• Obtenir (si vous êtes rapatriés en avion) un « fit to fly » c‘ est-à-dire que vous êtes capable « médicalement parlant » de prendre l’avion.
• En arrivant chez vous ou depuis votre lieu de vacances, déclarer votre problème de santé à votre sécurité sociale et mutuelle et demander le « CERFA soins à l’étranger »
  • Si vous avez des factures de pharmacie, d’infirmière... faites des copies MAIS joindre les originaux au document CERFA.
  • Si vos dépenses sont supérieures à vos remboursements, contactez votre assurance qui peut suivant votre contrat, compléter la différence.
  • Si vous devez voir un médecin à votre retour ou avoir des séances de rééducation, il faut demander une feuille de soin en cochant la case « accident »